Environment

A fortified place

Le Cheylard est par définition un lieu fortifié, mais la petite gentilhommière qui occupe le sommet de la colline respire la paix et non pas la guerre. Ses deux corps de logis tracés en angle ouvert de part et d'autre d'une tourelle du XVe siècle, élégamment restaurés actuellement, sont de dimensions modestes. L'environnement immédiat est aménagé en pelouses calmes, interrompues de quelques degrés de pierre, accompagnées par endroits d'une plantation florale bien choisie. De grands arbres ont été conservés, comme un conifère centenaire et l'arbre à kakis (plaqueminier du Japon) couvert de ses fruits orangés quand ils sont mûrs, ici au début de l'hiver. Pour peu qu'une légère brume habille l'ensemble, avec la proximité immédiate de l'église en ruines cernée par la végétation, nous voici au pays de la Belle au bois dormant. Cependant le site est quasi en abrupt au-dessus de la vallée de la Vézère dont le flot, dans un coude, cogne ici contre la rive droite, vrai bastion de surveillance en amont de Montignac, position flagrante aussi quand on l'observe d'en bas sur la rive gauche de la rivière, au niveau du château de Sauvebœuf par exemple. Sans attendre le XVe siècle, dans la deuxième moitié duquel, après la Guerre de Cent Ans, tant de châteaux se construisirent ou se reconstruisirent souvent comme lieux de plaisance, on suppose logiquement sur une telle colline une construction fortifiée, ne serait-ce qu'un donjon à partir du XIe siècle, quand émerge la société féodale et que c'est la force des armes qui fait le seigneur.

- From the book Les Farges by Paulette FOURNIAU